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Pathologies et cultures

Dernière mise à jour : 20 mai

Nous allons découvrir ici quelques concepts provenant de différentes cultures !


Le syndrome du Dhat

Le syndrome du Dhat est un terme provenant d’Asie du Sud pour décrire la présentation clinique de jeunes hommes attribuant leurs symptômes variés à une perte de sperme.

Ce n’est pas un syndrome à proprement parlé mais plutôt une explication culturelle de la détresse de ces patients présentant des symptômes tels que l’anxiété, la fatigue, une certaine faiblesse, une perte de poids, une impuissance et une humeur dépressive. La caractéristique principale est l’anxiété et la détresse d’avoir perdu du dhat en l’absence de tout dysfonctionnement physiologique identifiable. Le dhat est décrit par les patients comme une perte blanche remarquée lors de la défécation ou de la miction. Les idées concernant cette substance trouvent leur origine dans le terme sanskrit dhatu (sperme) qui désigne dans l’Ayurveda, l’un des sept fluides essentiels du corps dont l’équilibre est indispensable au maintien de la santé. Etant une substance précieuse associée à la vitalité, la force, la santé, ces patients ont alors une préoccupation excessive quant à l’idée de perdre du sperme.

Il a donc été observé une disposition culturelle à expliquer des problèmes de santé et des symptômes en faisant référence au syndrome du dhat.

Des recherches dans le cadre de lieux de soins ont donné des estimations diverses de la prévalence du syndrome (64% des hommes consultant dans des cliniques psychiatriques en Inde pour des plaintes sexuelles ; 30% des hommes consultant en médecine générale au Pakistan).


Ataque de nervios


L’ataque de nervios (ou attaque de nerfs) est un syndrome que l’on retrouve chez les individus d’origine latino-américaine et qui est caractérisé par des symptômes émotionnels intenses, y compris de l’anxiété aiguë, de la colère, des cris et hurlements incontrôlables, des crises de pleurs, des tremblements, de la chaleur dans le thorax montant à la tête, une agressivité verbale et physique.

Les ataques se présentent souvent comme le résultat direct d’un évènement stressant concernant la famille (décès par exemple). Chez une minorité d’individus, aucun évènement social particulier ne déclenche l’ataque ; cependant, leur tendance à perdre le contrôle résulte d’une accumulation d’expériences de souffrance.


Khyâl Cap


Les « attaques de khyâl » (khyâl cap) ou « attaques de vent » désigne un syndrome que l’on retrouve chez les individus Cambodgiens. Les symptômes sont généralement des attaques de panique (vertiges, palpitations, sensations de souffle coupé, extrémités froides), d’autres symptômes d’anxiété et physiologiques (acouphènes, cervicalgies…). Ces attaques comprennent aussi des cognitions catastrophiques centrées sur l’inquiétudes que le khyâl (une substance semblable au vent) pourrait monter dans le corps par le biais du sang et provoquer une série d’effets grave (comme une compression des poumons provoquant une perte du souffre et l’asphyxie par exemple, ou que son entrée dans le crâne pourrait occasionner ces acouphènes, vertiges, vision floue, jusqu’à une syncope mortelle).

Les attaques de khyâl peuvent survenir sans prévenir mais sont souvent occasionnées par des pensées inquiètes, par le fait de se lever, par des odeurs spécifiques avec des associations négatives.

Ces attaques de khyâl correspondent aux critères de l’attaque de panique.


Kufungisisa


Le Kufungisisa (« penser trop » en Shona, au Zimbabwe) évoque un sentiment de détresse. Il est considéré comme la cause d’anxiété, de dépression et de problèmes somatiques. Par exemple, « mon cœur est douloureux car je pense trop ». Il indique des difficultés interpersonnelles et sociales (conflits conjugaux, manque d’argent pour subvenir aux besoins de ses enfants). Le Kufungisisa implique de ruminer des pensées dérangeantes, généralement des soucis.


Dans plusieurs cultures, « penser trop » endommagerait le cerveau et le corps et occasionnerait des symptômes tels que des céphalées et étourdissements. 


Maladi moun


Maladi moun signifie « maladie causée par les humains » ou « maladie envoyée ». C’est une explication culturelle dans les communautés haïtiennes pour divers troubles médicaux et psychiatriques. La jalousie et le désir de nuire amèneraient des personnes à faire du mal à leurs ennemis en leur envoyant des maladies telles que la psychose, la dépression, des revers sociaux ou scolaires ou l’incapacité d’effectuer des activités du quotidien. Il est supposé que la maladie peut être causée par l’envie et la haine des autres, qui sont suscitées par la prospérité économique de la victime. Le profit d’une personne est supposé produire une perte chez une autre personne ; la réussite visible rend donc vulnérable aux attaques.


Le début brutal de nouveaux symptômes ou un changement brutal du comportement font naitre des suspicions d’une attaque spirituelle.


Shenjing shuairuo


Shenjing shuairuo signifie « faiblesse du système nerveux » en mandarin, il est défini comme un syndrome composé de symptômes tels qu’une faiblesse (fatigue mentale par exemple), une problématique au niveau des émotions (être contrarié par exemple), une excitation, des douleurs nerveuses (céphalées par exemple) et une problématique au niveau du sommeil (insomnie par exemple).


Parmi les déclencheurs marquants du Shenjing shuairuo on retrouve des facteurs de stress liés à la famille ou au travail, le fait de « perdre la face » et un sens aigu d’échec.


Le Shenjing shuairuo est relié aux concepts traditionnels de vacuité ou déficit et de déséquilibre de la santé en lien avec un manque en principe vital (un épuisement du qi (énergie vitale) suite à une trop grande tension ou une stagnation du qi à cause d’une inquiétude excessive).


Selon l’interprétation traditionnelle, le Shenjing shuairuo apparait quand les canaux ou méridiens se dérégulent à la suite de différents facteurs de stress social et interpersonnel, comme l’incapacité de modifier une situation chronique de frustration et de détresse. Divers troubles psychiatriques sont associés au Shenjing shuairuo, notamment les troubles de l’humeur, l’anxiété et les troubles à symptomatologie somatique.

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