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La névrose de classe

C’est Vincent de Gaujelac qui développe la notion de névrose de classe.

Les rapports entre les différentes classes sociales sont très complexes. La précarité de l’emploi accentue les tensions sociales mais également psychologiques entre les différentes classes, ce qui amène alors les individus à lutter pour trouver leur place.


Ces problématiques d’ordre social ont de graves répercussions sur le psychisme des individus : stress, angoisse, anxiété. Les personnes au chômage développent un sentiment de honte et se retrouvent en grande difficulté psychologique : ils doivent gérer une insécurité matérielle, sociale mais également professionnelle.


A l’époque, nous assistions à une course au progrès, aujourd’hui, c’est une course à la réussite. L’échec marginalise l’individu et peut même l’exclure de la société, mais aussi de sa classe.

C’est à ce niveau qu’il est intéressant de travailler en psychogénéalogie.


De Gaujelac parle de l’impératif généalogique : chacun est le maillon d’un système qui le détermine, cet impératif généalogique est une transmission d’un individu à l’autre qui comprend la dimension biologique, sociale, culturelle et psychique. Cet impératif a pour condition la mémoire familiale qui se transmet au sein de la famille. C’est elle qui est la garante du sentiment d’appartenance.


Cette transmission est parfois impossible, c’est le cas pour un enfant qui a été adopté ou pour un individu qui refusera de communiquer dès qu’il y a eu un traumatisme. Ces souffrances amènent l’individu à penser qu’il existe comme une malédiction sur lui et sa famille. Il préfère alors se taire et cherche à effacer ce qui le gène afin d’intégrer la logique sociale dans laquelle il évolue.


Un problème de transmission se présente également dans le cas des mariages entre deux individus de classes, de milieux culturels et sociaux différents. Leurs enfants auront du mal à trouver leur place dans cet entre deux inconfortable.

L’individu est alors bloqué dans ce qu’appelle De Gaujelac, l’impasse généalogique.


Celui qui souffre d’une névrose de classe se sent déchiré intérieurement entre son désir de réussir sur le plan social et sa loyauté envers la classe sociale de ses parents.

Le conflit apparait dès qu’un membre de la famille change de classe. On observe une opposition entre l’identité héritée du milieu d’origine et l’identité acquise par l’individu. C’est un conflit entre l’idéal du moi, l’individu tel qu’il est perçu dans la projection de ses parents ; et les exigences du surmoi, la crainte de trahir ses origines.

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